A l'origine du livre Psychanalystes, qu'avons-nous fait de la psychanalyse ?, paru en 2010 aux Editions du Seuil, il y eut d'abord une déception.
Quelques années passées dans le métier m'avaient en effet amenée à ce constat amer : la psychanalyse n'avait pas réussi à s'éviter pour elle-même ce qu'elle avait pourtant souhaité éradiquer chez les patients. A savoir : l'aliénation, le leurre, l'aveuglement, la surdité.
Alors qu'on pouvait s'attendre à ce que les psychanalystes soient des êtres libres et pour le moins désencombrés, je découvrais qu'ils étaient capables pour certains de se montrer dogmatiques dans leurs théories, rigides dans leur pratique, violents dans leurs exclusions.
Comment comprendre un tel paradoxe ? Comment accepter que l'invention freudienne, avec sa visée de libération de l'individu, ait pu donner lieu à ce "pire" qu'elle avait pourtant cherché à combattre.
Etait-ce pour cette raison que les patients se détournaient des divans au profit d'autres approches ?
Etait-ce l'efficacité de la méthode qui se voyait remise en cause ?
Ou bien fallait-il d'abord en rendre responsables les psychanalystes eux-mêmes : eux qui n'avaient cessé tout au long de l'histoire de se déchirer autour des enjeux de la pratique et qui n'avaient pas craint de faire taire quelques voix pourtant précieuses en leur temps ?
Quatrième de couverture du livre
Plus de cent ans après son invention, où en est la psychanalyse ? On annonce régulièrement sa crise, voire sa disparition, mais est-ce la psychanalyse en tant que discipline qui est menacée ou bien sa pratique ?
Bien que relativement inchangée depuis qu’elle a été forgée par Freud au tournant du XXe siècle, la « cure-type » a été l’objet de nombreux conflits. Conflits violents entre Freud et deux de ses disciples, Rank et Ferenczi, dans les années 1920. Conflits passionnels autour de Lacan et de sa révolution analytique à partir des années 1950.
À chaque fois, ce sont les mêmes interrogations qui font retour : le pouvoir de la méthode, son efficacité thérapeutique, les implications du transfert, la finalité de la cure. À chaque fois, les débats sont houleux et provoquent des scissions. Pourquoi une telle violence ?
Pourquoi les psychanalystes, qu’on attend libérés du dogmatisme, ont-ils le plus souvent montré le visage inverse ? Quelles en sont les conséquences pour la psychanalyse ?
Rigoureusement documentée et argumentée, cette réflexion critique d’une psychanalyste qui s'interroge sur son métier se lit comme le récit vivant de la psychanalyse et des hommes qui l’ont faite. Que certaines légendes et illusions en soient dissipées n’est pas le moindre de ses mérites.
Anne Millet
. Psychologue clinicienne
. Docteur en psychopathologie et psychanalyse
Université Paris VII
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